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Irstea : un nouveau nom pour le Cemagref Interview de Bernard Abrial, directeur du centre d’Aix-en-Provence et directeur adjoint de la FR ECCOREV

mardi 13 mars 2012, par Joëlle Cavalieri

Pourquoi ce changement de nom ?

Le nom du Cemagref ne reflétait plus, après trente ans d’existence du Centre national du machinisme agricole, du génie rural, des eaux et des forêts, la nature de ses activités.
Pour mieux affirmer ses missions, le Cemagref porte désormais le nom d’Irstea, Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture.

Ce changement de nom s’accompagne-t-il d’autres évolutions ?

Oui, le décret « statutaire » a été complètement révisé et adopte un modèle comparable à celui des autres EPST (établissements publics à caractère scientifique et technologique). Par exemple, nous abandonnons le système bicéphale, avec un président et un directeur général. Le président exerce désormais aussi la fonction de directeur général. D’autres changements ont été faits sur la composition du conseil d’administration et le rôle de certaines instances.

Les missions d’Irstea sont-elles différentes ?

Irstea, dans la continuité du Cemagref, a pour ambition d’être l’institut de recherche de référence en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture.
Les missions sont donc renforcées et le plan stratégique à horizon 2020 reste en vigueur. Ce n’est qu’à l’issue de l’évaluation en cours de nos collectifs de recherche que d’éventuels ajustements seront faits.

Comment vos partenariats évoluent-ils ?

Nous avons pour objectif de jouer un rôle moteur dans la structuration de la recherche environnementale, ce qu’atteste notre implication dans Allenvi, l’Alliance nationale de recherche pour l’environnement.
Par ailleurs, nous souhaitons développer nos relations avec les PME. C’est l’engagement que nous prenons pour les quatre années à venir en tant qu’institut Carnot.
Nous poursuivons aussi notre engagement dans les PRES, comme ici auprès d’Aix-Marseille Université, et dans les investissements d’avenir, notamment en nous impliquant dans le Labex OT-Med récemment labellisé.
Nous avons aussi des liens suivis avec les pôles de compétitivité Risques, Eau et avec le PRIDES EA-écoentreprises, pour ne citer que les structures implantées dans la Région.

L’activité du centre d’Aix se réoriente-t-elle ?

Nous avons à Aix-en-Provence une activité qui se déploie autour des risques naturels, de l’eau et des écosystèmes.
Ces thématiques vont continuer à être au cœur de nos recherches car la demande d’appui de la part des ministères et aussi de la part de certains grands acteurs (ONEMA, EDF…) reste très importante.

Comment la recherche peut-elle être gouvernée par la demande ?

Irstea a vocation à éclairer les décisions prises au niveau européen, national, régional, par les acteurs publics. Les connaissances que nous produisons doivent répondre aux questions sociétales et générer des innovations dans un domaine, celui de l’environnement et des changements globaux, où le nombre et la complexité des questions ne font que croître. Nous sommes habitués depuis trente ans à produire des connaissances, y compris fondamentales, en co-construisant nos projets de recherche avec les acteurs socio-économiques.
Ceci demande beaucoup de souplesse et un certain état d’esprit, qui est d’ailleurs partagé par d’autres laboratoires et instituts de recherche finalisée, notamment au sein d’ECCOREV !

Et avec le secteur privé ?

Notre implication en tant qu’institut Carnot suppose que nos équipes de recherche soient aptes à apporter aux entreprises le bon soutien au bon moment, ce qui est très difficile car le rythme de la recherche est par nature assez lent dans notre domaine d’activité.
Il s’agit donc pour les équipes les plus impliquées auprès des entreprises, d’être à l’écoute du besoin, ce qui suppose une bonne connaissance du monde de l’entreprise, tout en maintenant un haut niveau d’exigence scientifique. C’est ce que nous faisons dans certains projets soutenus par ECCOREV.

Quel regard portez-vous sur l’action d’ECCOREV ?

ECCOREV a tenu sa feuille de route et cela a été salué lors de la récente évaluation. Malgré le nombre de laboratoires (près de 40) et la diversité des disciplines et des thématiques, la fédération a su mettre en place des actions novatrices et, de mon point de vue, efficaces. Je souligne aussi que la dynamique apportée par ECCOREV a été déterminante pour le succès du Labex OT-MED, qui amplifiera les actions de la fédération. Il paraît évident que la profonde reconfiguration du paysage de la recherche et de l’enseignement supérieur au niveau régional conduira à réfléchir à la manière dont ECCOREV évolue pour s’adapter au nouveau contexte.