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Vie de l’axe 1 : Morphogénèse, risques naturels et variabilité climatique – Olivier Bellier

jeudi 1er septembre 2011, par Armand

Cet axe a pour vocation d’étudier les processus qui concourent à l’évolution de la topographie et des paysages à toutes les échelles de temps, c’est-à-dire de l’échelle instantanée de la « crise » (tempête, inondation, incendie, glissement de terrain, séisme), à l’échelle plus long terme des paysages, des marqueurs morphologiques ou des bassins versants. Notre objectif est d’étudier la dynamique des paysages et particulièrement la morphogénèse liée aux aléas à différentes échelles spatiales et temporelles, en particulier ceux associés à la tectonique (séismes) et au climat (glissements de terrain, inondations, tempêtes), couplés à l’anthropisation (érosion des sols, impacts des aménagements).

Les approches utilisées sont pluridisciplinaires et comprennent (entre autres) :

  1. l’observation, l’analyse et la quantification des facteurs et processus qui modèlent les paysages par des méthodes allant de l’imagerie satellitaire à la sédimentologie, à la mesure in situ et à la modélisation des dynamiques ;
  2. la détermination de la chronologie de mise en place de marqueurs morphologiques spécifiques aux processus que nous cherchons à caractériser, et à leur quantification. Une attention toute particulière est portée à la variabilité climatique qui est un facteur prédominant dans le déclenchement de certains de ces aléas, et qui contribue généralement à aggraver la vulnérabilité associée aux aléas. En effet, elle constitue souvent le paramètre « déclencheur » des processus « morphogénétiques » tout en n’étant efficace que dans des contextes topographiques et/ou lithologiques favorables.

Les modes de gestion anthropiques peuvent aggraver les impacts des instabilités naturelles, voire déterminer l’apparition des risques : glissements de terrain, incendie, inondations, tempêtes, mobilisation littorale... L’objectif de cet axe est donc de caractériser et quantifier ces « instabilités » (ou aléas) et d’analyser leurs interférences avec les enjeux humains en terme de vulnérabilité.
Les méthodes d’évaluation de la vulnérabilité doivent donc être améliorées. Cette amélioration doit associer les équipes qui travaillent sur les aléas (naturels ou technologiques) – et les moyens de s’en protéger - et celles spécialisées en sciences économiques ou sociales. Une meilleure compréhension des comportements humains est également indispensable dès lors qu’il s’agit d’établir des stratégies de gestion de crise (décisions, évacuations en période de crise) ou d’aménagement (« acceptabilité » des ouvrages).

Cet axe a également une implantation régionale et un objectif directement en prise avec la société :

  • la région PACA est confrontée a presque tous les aléas naturels : séismes (et phénomènes associés), écroulements - chutes de blocs, effondrements karstiques ou miniers, glissements de terrain, inondations (crues rapides et lentes) et sécheresses, érosions torrentielles (laves torrentielles, ravinements dans les marnes noires), incendies de forêt, avalanches, tempêtes, mobilité littorale…
  • les enjeux socio-économiques sont, plus ou moins localement, forts à très forts. Les métropoles urbaines ont un développement exponentiel (par exemple on va vers une zone urbaine continue entre Marseille et Toulon l’horizon du milieu du siècle). Les grandes zones d’habitation et/ou industrielles ne sont pas toujours installées dans des endroits où la sécurité par rapport aux risques naturels est suffisante. - la prévention (cartes d’aléas, PPR) et la prévision, des risques constituent des éléments majeurs de l’action des responsables publics : services d’Etat et collectivités locales. La tempête de février 2010 est un bon exemple de situation où les mesures préventives n’ont pas été adaptées (sous estimation de la vulnérabilité) et la prévision bien qu’efficace n’a pas suffit à limiter les conséquences. Par conséquent, les aménagements de protection des enjeux exposés mobilisent des investissements importants et pluriannuels nécessitent d’être priorisés et/ou coordonnés à différentes échelles du territoire. Mieux comprendre les interactions « Homme-Nature » exprimées à travers la notion de risques, et donc de vulnérabilité, nécessite une bonne connaissance des processus physiques à l’échelle des territoires : Les principaux processus physiques pris en compte sont : 1) les séismes : compréhension des dynamiques sismotectoniques, et évaluation de l’aléa sismique. 2) le mouvement gravitaire : compréhension des causes géomécaniques (glissements, effondrements …) et évaluation des aléas. 3) l’hydrologie : des crues à l’étiage – l’érosion, les flux, les transferts de la morphogénèse (du bassin versant au littoral). 4- le changement climatique et son effet sur l’hydrologie et les écosystèmes, en particulier sur l’aléa « incendies de forêt ». Ces différents processus que l’on peut qualifier de « physiques » (on est plutôt dans les « sciences de la terre ») interagissent entre eux (eau et érosion, érosion et mouvement gravitaire, mouvement gravitaire et morphogenèse…) mais ont une caractéristique commune : ils s’étudient à l’échelle des territoires.